Depuis près de 10 mois, une centaine de migrants occupent un immeuble du Blosne à Rennes. Ce mercredi 7 août, le collectif de soutien aux occupants de l'immeuble a trouvé un accord avec le bailleur social Archipel Habitat pour quitter les lieux à la fin du mois d'août.
C'est à l'issue d'une journée de négociations et d'une rencontre entre le collectif de soutien (Groupe Logement du 14 octobre) et Archipel Habitat que la date de départ des migrants a été fixée : ce sera le 30 août.
Une très large majorité des habitants a accepté de quitter l'immeuble d'Estremadure le 30 août, ce qui a été transmis à Archipel Habitat.
— Groupe Logement du 14 Octobre (@GL_1410) August 7, 2019
Il va maintenant falloir réfléchir à des solutions pour la suite.
10 mois d'occupation
À l'automne 2018, une centaine de migrants, d’une quinzaine de nationalités différentes, cherchaient refuge dans la capitale bretonne. Après le TNB, un gymnase et la fac de Rennes 2, ils avaient finalement élu domicile mi octobre dans un immeuble rue d'Estremadure dans le quartier du Blosne.Rapidement, pour des raisons de sécurité, une convention d’occupation avait été signée avec le propriétaire du bâtiment. A l'issue de cette convention, fin mars, Archipel Habitat a demandé à ce que les lieux soient libérés pour permettre de faire des travaux dans l'immeuble afin de le transformer ... en centre d'hébergement d'urgence de 100 places.
Le bailleur social saisit alors la justice qui, fin mai, ordonne le départ des occupants avant le 3 août.
Conscient que les migrants ne pourraient pas rester bien plus longtemps dans l'immeuble, le collectif et les migrants ont accepté de partir le 30 août.
On peut se réjouir de ce nouveau délai, qui nous amène vraiment au bout du bout de tout ce qui était envisageable pour rester dans cet immeuble le plus longtemps possible. Bientôt 10 mois d'occupation, quand même !
— Groupe Logement du 14 Octobre (@GL_1410) August 7, 2019
La lutte continue.
Des papiers et des logements pour touTEs ! ✊
Un répit face à une situation explosive
Mais le collectif de soutien est bien conscient que cette prolongation jusqu'au 30 août n'est qu'un répit. Si les deux familles avec enfants qui étaient parmi les occupants devraient être relogées d'ici la fin du mois, se pose la question de savoir où vont aller tous les autres.Depuis quelques mois, face au manque de dispositifs d'accueil de l'État, la ville de Rennes a dû loger chaque soir des dizaines de familles dans des logements provisoires. Elle a aussi ouvert deux gymnases d'une capacité de 80 places chacun. La mairie annonçait à la mi-juillet s'occuper de loger en urgence environ 500 migrants dans ces deux gymnases, dans des hôtels ou au parc des Gayeulles. Un campement improvisé qui voit le nombre de ses occupants augmenter. De 50 la semaine dernière, ils serait près d'une centaine à ce jour.
Face à cet afflux, la métropole rennaise vient de mettre à disposition les sanitaires du stade de rugby.URGENCE SOLIDARITE MIGRANTS RENNES BESOIN DE VOTRE AIDE
— Groupe Logement du 14 Octobre (@GL_1410) August 8, 2019
Plus de 90 demandeurs d'asile (hommes femmes enfants) sont contraints de "camper" au parc des Gayeulles à #Rennes. pic.twitter.com/QRf94JI2HF
Face aux problèmes sanitaires qui s'accumulent et aux tensions qui montent @metropolerennes vient de mettre à disposition les vestiaires du stade de Rugby. Le camping des Gayeulles a aussi mis à leur disposition les douches et les sanitaires.
— Groupe Logement du 14 Octobre (@GL_1410) August 8, 2019